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José van Dam, baryton-basse

Maître en résidence Emeritus

José van Dam est né en 1940 à Bruxelles, et étudie au Conservatoire. Après ses études, il est lauréat des concours de Liège et de Toulouse. La même année (1961) il est engagé à l’Opéra de Paris et y fait ses débuts dans “Les Troyens”. Il se perfectionne consécutivement au sein de la troupe du Palais Garnier et à l’Opéra de Genève. En 1967 il est invité par l’Opéra de Berlin, où il se produira pendant six saisons.

Dès 1970, sa carrière prend son essor. Il est invité au Covent Garden, au Wiener Staatsoper, à la Scala, au MET, tandis qu’il fait régulièrement escale au Palais Garnier où il chante Figaro dans la mémorable mise en scène de Strehler, Méphisto dans la fameuse production Faust par Lavelli, Isménor dans la redécouverte de Dardanus (Rameau) et le rôle-titre de St. François d’Assise (Messiaen).

« J’aime les audaces, à condition qu’elles soient artistiques et qu’elles aident l’œuvre ». Cette déclaration de José van Dam à propos des mises en scène lyriques actuelles illustre bien la démarche du chanteur, toujours guidé par la recherche de l’authenticité et de la plus parfaite fidélité au texte musical et littéraire.

José van Dam a travaillé avec des chefs d’orchestre tels que von Karajan, Abbado, Plasson, Davis, Ozawa, Maazel, Dutoit, Casadesus, Soustrot… Il ne se limite pas aux grands classiques du répertoire et s’est consacré avec la même exigence au répertoire du XXe siècle, surtout à la musique française. En témoigne une discographie abondante et éclectique comprenant notamment Pelleas et Mélisande, St. François d’Assise, le Fou (Landowski), le Requiem (de Duruflé), des opérettes de Hahn et de nombreuses mélodies (Schubert, Schumann, Brahms, Mahler, Duparc).

Passionné par l’enseignement du chant, il a été conseiller pédagogique au conservatoire de Liège. Cette image d’enseignant sera immortalisé grâce au cinéma. “Le Maître de musique”, prodigieusement incarné par José van Dam, fera du long-métrage de Gérard Corbiau un succès international. Au cinéma, on se souvient encore de son Léporello dans la version filmé par Joseph Losey. Pour la télévision, il a notamment interprété Golaud à l’Opéra de Lyon et Méphisto dans “Musiques au cœur” d’Eve Ruggieri.

José van Dam a pris part à de nombreuses productions de la Monnaie, tant en opéra qu’en concert ou en récital. Parmi ses rôles : Boris Godounov, Falstaff, Wozzeck, Amfortas (Parsifal), Figaro, Jochanaan (Salomé), Hans Sachs (Die Meistersinger), Massimiliano (I Masnadieri) Gianni Schicchi, Faust (Damnation/Berlioz), Barak (Frau ohne Schatten/R. Strauss). En 2003, il crée le rôle-titre dans “Œdipe sur la Route” de Pierre Bartholomée. En 2006 il est le Père Germont dans La Traviata (2006) et Fra Melitone dans La Forza del Destino de Verdi (2008).

En 2010, il a fêté le 40ème anniversaire de ses débuts à la Monnaie dans le rôle-titre Don Quichotte de Massenet. Un spectacle très attendu qui fut largement applaudi au-delà de nos frontières, à plus forte raison qu’il constitua l’apothéose des cinquante années de carrière de José van Dam. A cette occasion, le label Cyprès sortit en co-production avec le Théâtre de la Monnaie un CD-hommage inédit offrant des extraits des opéras auxquels José van Dam participa à la Monnaie. L’enregistrement fut notamment couronné par un diapason d’or, Le diamant d’opera, R10 Classica.

En Belgique, il fut en outre régulièrement l’invité de l’orchestre de la radio flamande (actuellement Brussels Philharmonic) sous la direction de Yoel Levi ainsi que sous la direction de son chef d’orchestre actuel Michel Tabachnik notamment dans les Kindertotenlieder et Rückertlieder (Mahler). Avec l’Orchestre symphonique de l’Opéra Royal de Wallonie, placé sous la direction de Daniele Gatti,  il se produisit dans le Requiem de Verdi. Le Conservatoire royal d’Anvers lui remis en 2004 le titre “Maestra Honoris Causa”.

Ailleurs, en Europe et dans le monde, on a pu l’applaudir dans “Pelléas et Mélisande” à Genève, “Rheingold” à l’opéra de Montpellier, “Don Pasquale” à l‘opéra de Nice, “Gianni Schicchi” au Japon avec Ozawa. Ou encore à l’occasion de concerts avec l’Orchestre Philharmonique de New-York et lors d’une tournée de  récitals à travers les Etats-Unis et en Amérique du Sud. Il interpréta Golaud (Pelléas et Mélisande) sous la direction de James Levine au MET. Avec ce dernier il se produisit également dans “La Damnation de Faust” aux Etats-Unis, à Londres (lors des PROMS), Lucerne et Berlin ainsi que dans le rôle-titre de Simon Boccanegra avec l’Orchestre Symphonique de Boston. Sous la direction de Lorin Maazel, José van Dam chanta dans Romeo et Juliette de Berlioz avec l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome.

Dans le cadre de la fameuse “Triënnale du Ruhr” il réincarna le personnage “Saint-François d’Assise” d’Olivier Messiaen, un rôle qui lui est très cher et qu’il rechante par la suite dans une production à La Bastille. Dans ce théâtre on a pu l’applaudir dans “L’Amour des trois oranges” (Prokofiev), “La Damnation de Faust” (Berlioz), “La Flûte Enchantée” (Sprecher), “La Traviata” (Germont, Père) et dans “Louise” (rôle du père).

Dans les années 2010, il a également collaboré avec Jean-Philippe Collard-Neven et Jean-Louis Rassinfosse sur des albums consacrés au tango de Carlos Gardel (José van Dam meets Carlos Gardel) et à la chanson française (Chansons d’automne).

Depuis 2004, il est Maître en résidence de la section chant à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. En 2023, il devient Maître en résidence Emeritus, passant le flambeau à Stéphane Degout et Sophie Koch.